Posté le 1 juillet 2025
Qualité de l’eau : un Plan de Gestion pour protéger la nappe phréatique du Parc

Sur le Parc des industries Artois-Flandres, la vigilance est de mise lorsqu’il s’agit de l’eau. À travers une démarche réglementaire exigeante et une mission d’expertise suivie et structurée, le SIZIAF (Syndicat Mixte du Parc des industries Artois-Flandres) renforce sa surveillance de la qualité de l’eau potable. Objectif : garantir une ressource fiable, de la nappe phréatique jusqu’au robinet des entreprises implantées sur le site.

Un acteur responsable de l’eau

Le SIZIAF joue un rôle central dans l’approvisionnement en eau potable du parc. En tant que PRPDE — Personne Responsable de la Production et de la Distribution d’Eau potable — il est chargé d’assurer la sécurité sanitaire de l’eau fournie à toutes les entreprises. Cette eau est prélevée grâce à un forage situé sous le château d’eau, dont le réservoir alimente l’ensemble des usagers industriels.

Jusqu’à récemment, cette responsabilité était intégrée dans le système de management environnemental du parc, qui encadre plus globalement les impacts écologiques des activités du parc et des entreprises. Depuis 2025, le SIZIAF a adopté un outil spécifique et rigoureux : le Plan de Gestion de la Sécurité Sanitaire des Eaux (PGSSE). Ce plan, désormais obligatoire pour toutes les PRPDE, vise à identifier, prévenir et maîtriser les risques liés à la qualité de l’eau potable, tout au long de son cycle.

Un processus structuré en quatre phases

Pour conduire cette démarche, le SIZIAF a engagé en mai 2025 une collaboration avec VERDI Nord de France, bureau d’étude spécialisé en ingénierie de l’environnement. Cette mission d’expertise suivie et structurée, d’une durée de 15 mois, se déroule selon une méthodologie définie par l’ARS (Agence Régionale de Santé) et l’OiEau (Office International de l’Eau), et se décline en quatre grandes étapes.

Phase 1 : État des lieux
La première étape consiste à établir un diagnostic complet des installations et du fonctionnement actuel. Il s’agit de décrire précisément comment s’organisent les ouvrages de captage, de traitement et de distribution, mais aussi d’identifier les acteurs impliqués dans la gestion de l’eau potable. Cette cartographie initiale constitue la base du travail d’analyse des risques.

Phase 2 : Étude des risques
Cette phase centrale consiste à identifier et évaluer tous les risques susceptibles d’impacter la qualité de l’eau, à trois niveaux : la ressource (la nappe phréatique), la production (traitement de l’eau au niveau du château d’eau, notamment la chloration), et la distribution (réseau de canalisations, réservoirs). Chaque risque est quantifié selon sa gravité, sa fréquence (probabilité d’occurrence) et l’existence de dispositifs de maîtrise déjà en place.

Phase 3 : Élaboration du plan d’action
En fonction des résultats de cette évaluation, un plan d’action de maîtrise des risques est élaboré, comprenant pour chaque mesure des objectifs, un calendrier de mise en œuvre, un coût prévisionnel et des indicateurs de suivi. Ce plan permet d’organiser les priorités et d’engager les investissements nécessaires à la sécurisation de l’approvisionnement en eau potable.

Phase 4 : Suivi et amélioration continue
Le PGSSE ne s’arrête pas à la mise en œuvre des premières actions. Il prévoit également une démarche d’amélioration continue, avec un suivi régulier des indicateurs, des mises à jour du plan et une réévaluation périodique des risques. VERDI accompagnera également le SIZIAF durant cette phase pour garantir la pérennité du dispositif.

Un travail en lien avec les entreprises

Le succès de cette démarche repose aussi sur la coopération avec les entreprises présentant un risque potentiel pour la nappe. Un questionnaire adressé à ces dernières permettra de recueillir des informations clés sur les produits qu’elles stockent, les dispositifs d’alerte qu’elles utilisent, ou encore les éventuelles sources de risques liées à leur activité. Ces données auront vocation à vérifier les mesures de prévention mises en place et à les adapter si nécessaire.

Cette phase de consultation est essentielle pour garantir une vision complète et réaliste des risques, en intégrant les spécificités de chaque activité industrielle. Elle vient renforcer l’approche collaborative déjà portée par le SIZIAF dans ses autres politiques environnementales.

Une qualité d’eau globalement satisfaisante

Aujourd’hui, les résultats sont plutôt rassurants. Toutes les analyses microbiologiques sont conformes à 100 %, signe d’une bonne maîtrise des risques sanitaires immédiats. En revanche, 87 % des analyses physico-chimiques sont conformes, ce qui reste perfectible. Cette non-conformité partielle est principalement due à la présence de résidus de produits phytosanitaires, notamment des herbicides utilisés dans les zones agricoles ou urbaines environnantes.

Il faut rappeler que la qualité de la nappe phréatique dans les Hauts-de-France est classée comme mauvaise à médiocre sur l’ensemble du territoire, selon les observations de l’ARS. Cette situation dépasse le seul cadre du parc, mais elle justifie pleinement les efforts déployés pour mieux surveiller et sécuriser l’usage de cette ressource fragile.

Des dispositifs de surveillance déjà en place

Parallèlement au PGSSE, le SIZIAF poursuit ses contrôles réguliers de la nappe à l’aide d’un réseau de piézomètres. Deux fois par an, des prélèvements sont réalisés par un prestataire spécialisé, et analysés selon différents paramètres. Ce dispositif permet de détecter rapidement toute anomalie éventuelle de la qualité de la nappe et de déclencher des actions correctives dans les plus brefs délais.

Par ailleurs, la gestion quotidienne du service d’eau potable est confiée à Veolia, dans le cadre d’une délégation de service public. Cela n’enlève rien à la responsabilité du SIZIAF, qui reste l’interlocuteur principal de l’ARS et des usagers en matière de qualité de l’eau.

À travers une analyse approfondie, une concertation avec les entreprises et une vigilance renforcée, le SIZIAF anticipe les risques pour mieux les maîtriser. Une exigence technique et environnementale au service d’un territoire industriel durable.

Dernières actualités
Posté le 1 juillet 2025
Qualité de l’eau : un Plan de Gestion pour protéger la nappe phréatique du Parc
Sur le Parc des industries Artois-Flandres, la vigilance est de mise lorsqu’il s’agit de l’eau. À travers une démarche réglementaire exigeante et une mission d’expertise suivie et structurée, le SIZIAF (Syndicat Mixte du Parc des industries Artois-Flandres) renforce sa surveillance de la qualité de l’eau potable. Objectif : garantir une ressource fiable, de la nappe […]
Posté le 1 juillet 2025
Les Crapauds Fous : la brasserie artisanale qui bouscule les codes
Entrepreneurs lillois et fins gastronomes, les fondateurs des Crapauds Fous entendent réconcilier bière artisanale et haute cuisine, tout en misant sur la qualité locale et l’expérience client. Ils ont posé leurs valises sur le Parc des industries Artois Flandres. À contre-courant de l’image classique de la bière de soif, une nouvelle brasserie artisanale vient d’émerger […]
Posté le 1 juillet 2025
LMF Habitat & Services, nouveau chapitre sur le Parc
En rejoignant récemment le Parc des Industries Artois-Flandres, le groupe LMF Habitat / LMF Services affirme son ancrage territorial et poursuit son développement sur le marché exigeant de la rénovation en logement social. Son modèle souple et ses valeurs humaines séduisent bailleurs et collectivités. C’est une trajectoire discrète, mais révélatrice d’un tissu entrepreneurial local en […]
S'inscrire à la newsletter
Ne manquez plus les informations du Parc Artois-Flandres en vous abonnant


    * Champs obligatoires