Posté le 1 septembre 2025
Relais Recyclage Textile : un acteur stratégique de l’économie circulaire textile

Installée sur le Parc, Relais Recyclage Textile (ex-Minot) occupe une position unique dans la filière française du recyclage textile. L’un des derniers effilocheurs de vêtements usagés encore actif en France, l’entreprise s’impose comme maillon clé d’une chaîne de valeur intégrée et vertueuse.

Dirigée par Jean-Luc Dussart, ingénieur textile, cette unité industrielle regroupe aujourd’hui 32 salariés, dont la majorité en production, et traite entre 9 000 et 10 000 tonnes de textiles par an. Le site s’étend sur 27 000 m², répartis en cinq bâtiments, trois dédiés à l’effilochage, un au stockage et le dernier au traitement des fibres.

Historiquement fondée sous le nom ALBERT dans les années 1870 à Lille, l’entreprise qui a pris le nom MINOT dans les années 1920, a dû se relocaliser à Billy-Berclau dans les années 1990 après deux incendies successifs. Ce tournant marque le début de son intégration progressive au sein du Groupe Le Relais, leader français de la collecte textile. D’abord client, Le Relais devient actionnaire majoritaire à 51 % au début des années 2010, puis propriétaire à 100 % en 2025 après acquisition des dernières parts et des bâtiments.

Un savoir-faire industriel rare

« Relais Recyclage Textile est aujourd’hui l’un des trois derniers effilocheurs d’Europe à transformer des vêtements usagés en fibres textiles recyclées. », fait remarquer Jean-Luc Dussart. Ce savoir-faire technique s’adresse principalement au secteur automobile (60 % de l’activité, Habillage, Isolation et rembourrage de véhicule ), à l’isolation thermique et phonique des bâtiments (20 % notamment via la marque Metisse®), ainsi qu’à des débouchés variés comme la matelasserie (rembourrage) ou les géotextiles (toit ou mur végétalisés).

Ces fibres effilochées donnent également lieu à une grande variété d’autres produits finis : matériaux pour décors de théâtre ou de cinéma, rembourrage de boîtes à bijoux, fabrication de papiers. Jusqu’aux poussières de fibres, tout est valorisé. Dans une logique d’écoconception, l’entreprise a même participé à des projets de R&D sur la création de lames de terrasse en composite textile.
Dernier investissement en date : une nouvelle ligne de traitement anti-feu, financée par Le Relais, vient renforcer la capacité de l’entreprise à répondre aux exigences spécifiques de certains clients industriels.

Recyclage de proximité et résilience européenne

Si l’entreprise reste fortement dépendante de l’approvisionnement en matières issues du Groupe Le Relais (75 % des besoins), elle récupère également des surplus de production, des rouleaux de tissus et des vêtements invendus issus de grandes marques. Les produits effilochés sont exportés principalement vers la France, la Belgique, l’Allemagne, la Pologne ou la République tchèque. Les turbulences géopolitiques récentes ont malheureusement entrainé des pertes de marchés au Royaume-Uni, en Russie et en Biélorussie.

Relais Recyclage Textile recherche par ailleurs de nouveaux débouchés pour les déchets secondaires issus du recyclage textile, notamment les éléments métalliques (boutons, fermetures), dont la valorisation reste toujours un défi.

Un modèle d’économie circulaire intégré

En intégrant verticalement la filière, Le Relais illustre qu’un modèle local, solidaire et industriel est possible pour traiter les textiles en fin de vie. Relais Recyclage Textile n’est pas seulement un prestataire industriel, c’est un acteur-pivot de l’économie circulaire, capable de démontrer qu’en France, le recyclage textile peut rimer avec relocalisation, innovation, et impact environnemental positif.

Tensions dans la filière textile, mais volonté de rebond

En 2025, Le Relais – maison mère de Relais Recyclage Textile et acteur-clé de la collecte textile en France – fait face à des défis inédits : baisse de la qualité des dons avec une explosion des vêtements peu recyclables, concurrence des plateformes de revente et financement de la filière insuffisant. Ces tensions ont fragilisé le modèle économique et ralenti la chaîne de valorisation.

Mais loin de baisser les bras, Le Relais appelle à une refonte ambitieuse du système : hausse du soutien aux trieurs, innovation dans le recyclage, développement de débouchés locaux… La mobilisation des acteurs publics et privés doit se renforcer pour ouvrir la voie à une relance durable de l’économie circulaire textile en France.

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